L’université Populaire de Narbonne : le pôle philosophie
L’Université Populaire de Septimanie (UPS) a été officiellement ouverte à Narbonne en octobre 2004 par Alain Delsol, chargé de cours à Montpellier 3, et Nicole Cathala, responsable du Club Léo Lagrange, qui accueille les cours de l’UPS et en assure la logistique. Une série de sept conférences d’information avait annoncé de décembre 2003 à juin 2004 les différentes activités…
proposées : pôle « Grands problèmes contemporains », essentiellement axé sur une approche socio-économique des phénomènes, en relation avec le processus de mondialisation, autour de Henri Solans, économiste à l’Université de Perpignan ; pôle «Approches de la Narbonnaise », étude des réalités historiques, géographiques, culturelleslocales, autour de Gilbert Gaudin, Inspecteur d’histoire-géographie ; pôle « Cultures et civilisations », centré sur le fait religieux, avec la participation des représentants de différentes religions ; pôle « Philosophie », autour de Michel Tozzi, professeur à l’Université de Montpellier 3. Il y a en outre des cours d’anglais assurés. Un site a étécréé.
Elle s’est dotée, sur le modèle de l’UP de M. Onfray lancée à Caen en 2002, d’une charte assurant la diffusion et l’appropriation du savoir au public le plus large, sur la base de la gratuité aux cours et du bénévolat des intervenants. Les UP de Caen, Lyon, Arras et Narbonne se sont mises en réseau d’information.
LE PÔLEPHILO
Le pôle philosophie s’énonce de la façon suivante :
« Dans un monde où les lendemains qui chantent semblent s’être éloignés, et où l’on peine à construire du lien social et politique, du consensus sur les valeurs, l’individu contemporain met sur le chantier la question de la construction du sens de sa vie personnelle et collective.C’est dans ce contexte qu’émerge la forte demande sociale aujourd’hui adressée à la philosophie, que peut relayer à sa façon une Université Populaire. Celle-ci proposera, dans cette perspective, différentes approches pour réfléchir et débattre sur les problèmes posés à la condition humaine. Notre attachement à des valeurs et au questionnement philosophique sera ainsi mis àl’épreuve ».
Il s’est donné pour projet d’articuler deux dimensions qui nous semblent fondamentales et complémentaires :
A) La diffusion d’une culture philosophique, sous forme de conférences-débats et d’entretiens (Animation par Robert Gauthier, professeur de philosophie).
« Il s’agira pour la premièreannée de réfléchir à un thème portant sur une question éthique, la bioéthique, resituée dans le problème plus vaste posé par la technique, afin de mettre en liaison un aspect du réel avec les valeurs accordées à la personne humaine ; d’organiser une réflexion en commun, car de la rencontre d’un ovule et d’un spermatozoïde à la mort, les progrès de la scienceet de la médecine ne cessent de provoquer nos convictions et les valeurs qui les fondent. Ainsi, grâce au dialogue, chacun peut s’enrichir de pensées dont aucun, isolé, n’aurait pu être le créateur ».
Les réunions ont lieu une fois par mois : un mardi de 18 h. 30 à 20h., le mois suivant un samedi de 10h. à 12h. La première a eu lieu le mardi 05/10/04 à 18h. 30. Puis sesont déroulées des conférences-débat avec des intervenants extérieurs : médecins, psychologues, philosophes…
B) L’apprentissage du philosopher, sous forme de deux ateliers :
1) Un atelier pour adultes (animation M. Tozzi).
« Il s’agirad’instaurer un espace communicationnel garanti par des règles de fonctionnement démocratique et des exigences intellectuelles, où des points de vue différents peuvent se confronter de façon pluraliste et respectueuse. Ce type d’atelier philosophique contribue ainsi à (re-)tisser du lien social, à créer un lieu citoyen qui favorise les conditions d’une interaction pacifiée par la médiation d’une parolerégulée, qui (re-)donne le goût de l’échange, et apprend à penser par soi-même. On ne vient dans cet atelier ni pour convaincre les autres (prosélytisme religieux ou politique), ni pour s’épancher personnellement (ce n’est pas un atelier psychologique), mais pour :
- écouter et s’enrichir des idées des autres (participants et grands philosophes),
-réfléchir et dialoguer rationnellement au sein d’une communauté de recherche sur les questions fondamentales de la condition humaine.
Thème abordé en 2004-2005 : le rapport de l’homme au temps.
Périodicité : un samedi matin, de 10h à 12h d’octobre 2004 à juin 2005. Les séances alternent trois approches, à la fois spécifiques etcomplémentaires, de l’apprentissage du philosopher : des discussions entre participants (comme au café-philo), une réflexion sur quelques textes philosophiques simples (comme dans un atelier de lecture de textes philosophiques), et des moments brefs d’écriture personnelle (comme dans un atelier d’écriture philosophique). Il est souhaitable de suivre le cycle en continu pour constituer un groupe permanent qui approfondit laréflexion sur un thème toute une année, mais on peut suivre ponctuellement une séance, qui forme en elle-même un tout.
2) Un atelier philosophique pour enfants (animation A. Delsol)..
Désormais l’enfant a juridiquement des droits (Convention des Droits de l’enfant de l’ONU du 20/11/1989). Sans tomber dans l’illusiondémagogique et en tenant compte de l’asymétrie adultes/enfants, il s’agit de mettre un groupe d’enfants en situation de « communauté de recherche » pour produire, à leur niveau, du débat rationnel.
Périodicité : un samedi matin, de 10h à 12h d’octobre 2004 à juin 2005. La séance se déroule en deux temps : une partie de 50 minutes où les enfants apprennent àdéfinir et à interroger une question ou un petit texte simple ; suit une collation récréative, et pour terminer la reprise avec les enfants de la discussion, à partir du dessin d’un peintre (Guy Perotet), qui a assisté à la discussion.